Les proches aidants vers la voie de la professionnalisation
23 septembre 2022 14:48
Les Français sont de plus en plus nombreux à aider un de leur proche malade, en situation de handicap, de dépendance ou en perte d’autonomie. La solidarité n’est pas un vain mot puisque ces aides sont en forte augmentation au fil des ans. Toutefois, malgré le dévouement de ces personnes au quotidien sur les plans physique, affectif, familial et professionnel, ces dernières ne bénéficient pas ou peu d’un véritable statut juridique leur permettant d’être reconnues à part entière. Des mesures législatives fortes vont être prises dès cet automne en ce sens.
Le rôle prépondérant des proches aidants (ou des aidants familiaux)
Grâce aux progrès de la médecine et à l’augmentation de la durée de vie, 8 à 11 millions de Français aident et soutiennent au quotidien ou à rythme régulier, les membres de leur famille (enfants, parents, grands-parents…) en situation de perte d’autonomie. On les appelle : les proches aidants ou les aidants familiaux. Juridiquement, le proche aidant est “une personne qui vient en aide, de manière régulière et fréquente, à titre non professionnel, pour accomplir tout ou partie des actes ou des activités de la vie quotidienne d’une personne en perte d’autonomie, du fait de l’âge, de la maladie ou d’un handicap.”* L’aidant familial ne reçoit aucune rémunération pécuniaire (sauf s’il devient salarié de la personne dépendante).
Les missions d’un proche aidant sont diverses et variées et diffèrent selon les situations. Ainsi, il peut aider un proche dans les actes courants de la vie quotidienne (effectuer les soins d’hygiène, aider au lever et au coucher, faire le ménage et la lessive, préparer les repas, repasser et laver le linge, s’occuper du jardin et des plantes, bricoler…), être une béquille psychologique, ouverte et bienveillante (échanger, parler, discuter), divertir ou stimuler (grâce à des jeux, des promenades, des visites culturelles, des parcs d'attraction…), veiller sur sa santé (accompagnement aux rendez-vous médicaux, s’assurer de la bonne prise des médicaments, élaboration de menus équilibrés…). Mais aussi, pour des raisons de sécurité, le proche aidant et la personne aidée peuvent être amenés à vivre sous le même toit ou encore, l’aidant peut passer régulièrement chez le proche concerné afin de vérifier que tout se passe bien.
Malgré la forte implication de l’aidant familial sur le plan humain, paramédical et social, le statut de l’aidant familial reste aujourd’hui encore flou. S’il est vrai qu’il bénéficie depuis le décret de la loi (n° 2015-1776 du 28 décembre 2015) pour “l’Adaptation de la Société au Vieillissement (ASV)” du statut juridique de l’aidant, d’une extension de ses droits, d’aides financières (comme le droit au répit, le droit au statut de salarié et à la rémunération de l’aidant familial, le droit à une compensation financière…) ou fiscales, l’aidant familial reste et demeure un non professionnel.
Pourtant, de part ses nombreuses attributions, le proche aidant acquiert, au fil du temps et de ses interventions à domicile de véritables compétences dans le milieu médico-social, compétences qu’il pourrait valoriser par la suite dans le cadre d’un emploi d'aide-soignant, d’aide à domicile ou d’auxiliaire de vie dans un EPHAD (Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes), une maison de retraite ou une association. En effet, grâce au droit à la formation, un aidant familial peut suivre et obtenir une formation certifiante afin d’effectuer les bons gestes et parer aux situations d’urgence. Ces formations comprennent entre autres : les gestes de premiers secours, l’accompagnement psychologique, les soins liés à la toilette des personnes en perte d’autonomie. Elles sont dispensées par des professionnels du secteur médical issus de la Croix Rouge, de la Protection Civile et d’associations.
Les missions d’un proche aidant sont diverses et variées et diffèrent selon les situations. Ainsi, il peut aider un proche dans les actes courants de la vie quotidienne (effectuer les soins d’hygiène, aider au lever et au coucher, faire le ménage et la lessive, préparer les repas, repasser et laver le linge, s’occuper du jardin et des plantes, bricoler…), être une béquille psychologique, ouverte et bienveillante (échanger, parler, discuter), divertir ou stimuler (grâce à des jeux, des promenades, des visites culturelles, des parcs d'attraction…), veiller sur sa santé (accompagnement aux rendez-vous médicaux, s’assurer de la bonne prise des médicaments, élaboration de menus équilibrés…). Mais aussi, pour des raisons de sécurité, le proche aidant et la personne aidée peuvent être amenés à vivre sous le même toit ou encore, l’aidant peut passer régulièrement chez le proche concerné afin de vérifier que tout se passe bien.
Malgré la forte implication de l’aidant familial sur le plan humain, paramédical et social, le statut de l’aidant familial reste aujourd’hui encore flou. S’il est vrai qu’il bénéficie depuis le décret de la loi (n° 2015-1776 du 28 décembre 2015) pour “l’Adaptation de la Société au Vieillissement (ASV)” du statut juridique de l’aidant, d’une extension de ses droits, d’aides financières (comme le droit au répit, le droit au statut de salarié et à la rémunération de l’aidant familial, le droit à une compensation financière…) ou fiscales, l’aidant familial reste et demeure un non professionnel.
Pourtant, de part ses nombreuses attributions, le proche aidant acquiert, au fil du temps et de ses interventions à domicile de véritables compétences dans le milieu médico-social, compétences qu’il pourrait valoriser par la suite dans le cadre d’un emploi d'aide-soignant, d’aide à domicile ou d’auxiliaire de vie dans un EPHAD (Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes), une maison de retraite ou une association. En effet, grâce au droit à la formation, un aidant familial peut suivre et obtenir une formation certifiante afin d’effectuer les bons gestes et parer aux situations d’urgence. Ces formations comprennent entre autres : les gestes de premiers secours, l’accompagnement psychologique, les soins liés à la toilette des personnes en perte d’autonomie. Elles sont dispensées par des professionnels du secteur médical issus de la Croix Rouge, de la Protection Civile et d’associations.
Un projet de loi ambitieux pour les aidants familiaux
A l’heure où il manque de personnel de santé (infirmier, brancardier, aide-soignant, aide à domicile, auxiliaire de vie, etc.), près d’1 Français sur 5 vient en aide à un proche. L’aide et le soutien dans l’accomplissement des actes de la vie quotidienne, l’écoute, la patience, la vigilance médicale ou encore la disponibilité sont autant de compétences qui sont demandées aux professionnels issus du milieu socio-médical. Pourquoi n'existe-t-il donc aucune passerelle entre ces deux mondes complémentaires ?
Le projet de loi “portant mesures d’urgence relatives au fonctionnement du marché du travail en vue du plein emploi” présenté au conseil des ministres par Olivier Dussopt, ministre du Travail, le 7 septembre 2022, est en passe de changer la donne.
Tout d’abord, l’objectif du projet de loi est de prendre des mesures concrètes pour parvenir au plein emploi et combler le manque de personnel dans certains secteurs comme l’hôtellerie & la restauration, les services à la personne etc. Depuis la pandémie mondiale de 2019, le recrutement de personnel qualifié est devenu des plus difficiles. Entre démission, volonté de changer de vie et nouvelles exigences salariales, les entreprises sont en manque de personnel. Elles sont aussi à la peine quant au recrutement de futurs collaborateurs correctement formés. D’ailleurs, l’exposé des motifs du projet de loi souligne que la formation initiale et continue n'est pas en capacité de répondre à court terme à la demande.
“Parce que la VAE (Validation des Acquis de l’Expérience) est un levier majeur de promotion et d’aide à la résorption du chômage de longue durée dans des secteurs où les tensions de recrutement sont plus qu’exacerbées*”, l’article 4 du projet de loi vise à "poser les premiers jalons d’une réforme de la VAE qui constitue la troisième voie d’accès à la certification aux côtés de la formation initiale et de la formation continue*”. Ainsi, le ministre du Travail entend “autoriser les proches aidants et les aidants familiaux à faire valoir les compétences acquises dans la prise en charge de la dépendance ou de la fin de vie d’un membre de la famille*". Des mesures de simplification à l’accès à la VAE sont également présentées.
Le projet de loi “portant mesures d’urgence relatives au fonctionnement du marché du travail en vue du plein emploi” présenté au conseil des ministres par Olivier Dussopt, ministre du Travail, le 7 septembre 2022, est en passe de changer la donne.
Tout d’abord, l’objectif du projet de loi est de prendre des mesures concrètes pour parvenir au plein emploi et combler le manque de personnel dans certains secteurs comme l’hôtellerie & la restauration, les services à la personne etc. Depuis la pandémie mondiale de 2019, le recrutement de personnel qualifié est devenu des plus difficiles. Entre démission, volonté de changer de vie et nouvelles exigences salariales, les entreprises sont en manque de personnel. Elles sont aussi à la peine quant au recrutement de futurs collaborateurs correctement formés. D’ailleurs, l’exposé des motifs du projet de loi souligne que la formation initiale et continue n'est pas en capacité de répondre à court terme à la demande.
“Parce que la VAE (Validation des Acquis de l’Expérience) est un levier majeur de promotion et d’aide à la résorption du chômage de longue durée dans des secteurs où les tensions de recrutement sont plus qu’exacerbées*”, l’article 4 du projet de loi vise à "poser les premiers jalons d’une réforme de la VAE qui constitue la troisième voie d’accès à la certification aux côtés de la formation initiale et de la formation continue*”. Ainsi, le ministre du Travail entend “autoriser les proches aidants et les aidants familiaux à faire valoir les compétences acquises dans la prise en charge de la dépendance ou de la fin de vie d’un membre de la famille*". Des mesures de simplification à l’accès à la VAE sont également présentées.
La VAE au cœur des débats
Examiné dès cet automne par l'Assemblée nationale puis par le Sénat, l’article 4 du projet de loi “portant mesures d’urgence relatives au fonctionnement du marché du travail en vue du plein emploi” doit permettre à toutes celles et ceux qui s’occupent de leurs proches malades, en situation de handicap ou en perte d’autonomie d’obtenir plus facilement et rapidement un diplôme, un titre ou un certificat de qualification professionnelle leur permettant de se reconvertir dans les métiers de la dépendance et du grand âge. Cette mesure est en faveur des hôpitaux, des cliniques, des maisons de retraites qui sont en recherche constante et urgente de personnel. Phénomène qui n’a cessé de s’accroître depuis la crise sanitaire de Covid-19.
Ce projet de loi est aussi la conséquence d'une réalité administrative qui bloque les aidants familiaux dans leur volonté de faire valoir leur expérience auprès d'un proche handicapé, malade ou en perte d'autonomie qu'ils ont veillés jour et nuit. En effet, les formalités pour faire valider les acquis de ses expériences professionnelles et/ou bénévoles peuvent paraître longues et rébarbatives pour certains, les incitant en partie à se décourager. En effet, pour faire valider ses expériences professionnelles et ses activités bénévoles, le candidat doit remplir un dossier complet et détaillé qui retrace ses activités, le contexte d’exercice et les ressources mobilisées. Si le dossier est accepté, le candidat passe un entretien avec un jury qui décide de valider tout ou partie du diplôme visé. En cas de validation partielle, des préconisations sont faites au candidat en vue d'obtenir la totalité du diplôme.
La simplification administrative de la VAE va sans nul doute inciter les aidants familiaux ou proches aidants à changer plus aisément de voie en se tournant vers les métiers du sanitaire et social, un secteur qui subit actuellement de fortes tensions en matière de recrutement.
* Source : Exposé des motifs du projet de loi de l’assemblée nationale “portant mesures d’urgence relatives au fonctionnement du marché du travail en vue du plein emploi”.
Ce projet de loi est aussi la conséquence d'une réalité administrative qui bloque les aidants familiaux dans leur volonté de faire valoir leur expérience auprès d'un proche handicapé, malade ou en perte d'autonomie qu'ils ont veillés jour et nuit. En effet, les formalités pour faire valider les acquis de ses expériences professionnelles et/ou bénévoles peuvent paraître longues et rébarbatives pour certains, les incitant en partie à se décourager. En effet, pour faire valider ses expériences professionnelles et ses activités bénévoles, le candidat doit remplir un dossier complet et détaillé qui retrace ses activités, le contexte d’exercice et les ressources mobilisées. Si le dossier est accepté, le candidat passe un entretien avec un jury qui décide de valider tout ou partie du diplôme visé. En cas de validation partielle, des préconisations sont faites au candidat en vue d'obtenir la totalité du diplôme.
La simplification administrative de la VAE va sans nul doute inciter les aidants familiaux ou proches aidants à changer plus aisément de voie en se tournant vers les métiers du sanitaire et social, un secteur qui subit actuellement de fortes tensions en matière de recrutement.
* Source : Exposé des motifs du projet de loi de l’assemblée nationale “portant mesures d’urgence relatives au fonctionnement du marché du travail en vue du plein emploi”.