Jean-François Copé mise sur le métier plus que le diplôme
6 octobre 2016 15:56
Le 6 octobre, Jemepropose était de nouveau au salon SME (ex-salon des micro-entreprises) et nous y avons croisé Jean-François Copé. Le maire de Meaux, candidat à la primaire de la droite et du centre, y a rencontré les créateurs et dirigeants de petites entreprises. Entre deux visites, il nous a accordé une interview dans laquelle il nous livre ses propositions pour lutter contre le chômage et pour aider les travailleurs indépendants.
Jean-François Copé lors du salon SME au Palais des Congrès de Paris. Copyright : Salon SME TV
Jemepropose : Sur la question de l’emploi, quelles sont vos pistes pour sortir de la crise ? Quelle est votre vision pour la France ? Jean-François Copé : D’abord, il faut décomplexer complètement le rapport des Français et notamment des jeunes Français à la fois avec la notion de travail – par rapport à « emploi » – et la notion de métier – par rapport à « diplôme ». En réalité, ce qui compte, ce n’est pas tellement d’avoir un diplôme mais d’avoir un métier et pour ça il faut très tôt rappeler à chacun qu’il peut travailler sans avoir forcément besoin d’être salarié pour gagner de l’argent. D’où l’idée de créer un numéro de Siret, enregistré au registre du commerce, pour chaque jeune dès l’âge de 16 ans. [Afin] qu’il puisse savoir qu’il peut travailler tout de suite. La deuxième idée, c’est qu’il faut drainer l’épargne parce qu’il y a besoin de fonds pour financer les entreprises. Moi, je voudrais supprimer l’ISF. Mon idée, c’est que l’on puisse déduire une partie de son impôt sur le revenu et d’investir dans les fonds propres des PME. Enfin, troisième idée, – il y en aurait d’autres – : à partir du moment où on introduit la sélection à l’université dès l’entrée, ce qui me paraît très important plutôt que de laisser entrer des jeunes qui au bout de la troisième année sont en situation d’échec, cela veut dire qu’il faut leur parler métier très tôt dans le cursus. Et à mon avis, [il faut] instaurer l’idée de l’apprentissage dès l’âge de 14 ans, de l’alternance, un peu comme en Allemagne. Montrer qu’au final ce qui compte c’est de réfléchir à un métier plus qu’à un diplôme. Et après, il y a tout le volet de ceux qui sont au chômage en étant plus âgés et pour lesquels la seule solution c’est vraiment de parler franc avec eux sur la nécessité d’aller vers des métiers où il y a du boulot. Jemepropose : Comment s’y prendre pour les inciter à travailler dans ces secteurs qui manquent de main d’œuvre ? Jean-François Copé : Il faut leur parler franc-jeu, leur dire ce qu’il en est, leur dire qu’il y a des domaines dans lesquels ils peuvent s’investir et réussir, par exemple le numérique qui est de plus en plus démocratisé, et sur lesquels ils ont des zones de développement qu’ils ne soupçonnent pas eux-mêmes. Jemepropose : On mise beaucoup sur les travailleurs indépendants pour redresser la situation. Comment peut-on les aider concrètement ? Jean-François Copé : En baissant leurs charges, en baissant l’intensité et l’intrusion des contrôles et en faisant en sorte que leur régime social soit mieux géré pour les rassurer plutôt que pour les livrer à eux-mêmes.