L’emploi à domicile : un secteur stratégique
9 décembre 2014 11:24
Alors que le Salon des services à la personne s’est achevé le 6 décembre, deux jours plus tard, c’est un autre grand rendez-vous qui attendait les particuliers employeurs : les états généraux de l’emploi à domicile. A cette occasion, le ministre du Travail a même fait le déplacement. Dans son discours, il a souligné l’importance de ce secteur créateur d’emplois.
Avec 12,2 milliards d’euros versés en 2012 d’après la Fepem (salaires et cotisations), les particuliers employeurs attirent de plus en plus l’attention des pouvoirs publics. Aussi, rien de surprenant à ce que le ministre du Travail François Rebsamen prenne la parole lors des Etats généraux de l’emploi à domicile qui se sont tenus le 8 décembre à Paris.
Lors de son intervention, il a rappelé le « potentiel de création d’activités et d’emplois considérable » dans le secteur des services à la personne. En effet, ce sont 800 000 postes qui « seront à pourvoir sur la décennie 2010-2020 ». Et de poursuivre : « Dans les dix prochaines années, un tiers des assistantes maternelles vont partir à la retraite et devront être remplacées. »
Mais le ministre a également abordé la question du travail non déclaré : le mouton noir de l’emploi à domicile. Il a souligné la facilité avec laquelle on pouvait basculer de la légalité vers l’illégalité, avant de rappeler son attachement pour la lutte contre le travail au noir « qui fausse les conditions d’emploi et prive les salariés de droits ».
S’agirait-il d’un double discours ? Tout le monde s’accorde, l’Urssaf y compris, pour expliquer la baisse des heures déclarées par une fiscalité alourdie ces dernières années. Dans le même temps, un rapport parlementaire propose d’abaisser de nouveau la réduction d’impôt de 12.000 euros à 7.000 euros pour l’emploi d’un salarié à domicile.
Dans une chronique publiée sur le site des Echos, Fabrice Robert, co-fondateur de Jemepropose.com expliquait déjà fin octobre que pour être plus efficace face à ce fléau – qui représenterait un manque à gagner de 40 milliards d’euros pour l’Etat selon l’étude RTL-Capital du 27 mars 2014 –, il serait intéressant de revoir le « seuil maximal de déduction annuelle de 12.000 euros » et de se pencher sur le cas des emplois non éligibles au Cesu (chèque-emploi service universel) afin de simplifier leur déclaration.
Le ministre, qui n’a pas soulevé ces questions, a également mis l’accent sur l’un des défis de demain pour l’emploi à domicile : à savoir une professionnalisation du secteur qui doit passer par la formation et la qualité du service.
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François Rebsamen recevant les représentants des organisations syndicales et patronales des 50 principales branches professionnelles en septembre 2014.